Six ans après l’assassinat, on ne cherche plus qui a tué Belaïd. Certaines parties veulent renverser la table à l’approche des élections législatives et de la présidentielle. Basma Khalfaoui est comme par enchantement convoquée « amicalement » par la justice suite à une plainte l’incriminant dans l’affaire de l’assassinat de son mari. A l’origine de cette convocation, on retrouve le dénommé Maher Zid. Un autre tour de manipulation qui vient s’ajouter au documentaire diffusé par la chaîne Al Jazeera en 2014 autour de cet assassinat
Comme attendu, le procès de l’assassinat de Chokri Belaid a été reporté par la 5e chambre criminelle près le Tribunal de première instance de Tunis spécialisée dans les crimes terroristes au 29 novembre prochain. Enième report qui en dit beaucoup sur la complexité d’un procès à rebondissements qui n’a pas encore révélé tous ses secrets en dépit de la mort du présumé assassin Kamel Gadhgadhi suite à l’opération menée en février 2014 par les forces de lutte antiterroriste à Raoued, gouvernorat de l’Ariana.
Six ans après l’assassinat, on cherche toujours les instigateurs qui se dissimulent derrière cet assassinat politique par excellence. Le terroriste Gadhgadhi n’a fait qu’appuyer sur la gâchette (et encore faut-il le prouver) mais il ne pouvait à lui seul exécuter avec autant d’aisance deux assassinats en quelques mois avec la même arme et le même modus opérandi, celui de Chokri Belaid en février et de Mohamned Brahmi en juillet. L’alerte émanant des services de la CIA concernant les menaces d’assassinat qui planaient sur Brahmi n’ont pas empêché le crime et aucun des hauts responsables sécuritaires n’a été mis en cause suite à cette bourde.
Ni l’affaire de l’organisation secrète imputée à Ennahdha, ni l’implication de Mustapaha Khedher, étroitement lié à ce parti, dans les deux affaires et sa condamnation pour meurtre en janvier 2019, n’ont pu faire avancer le procès. Serait-ce en raison de l’inanité des poursuites ou la complexité du dossier ou à d’autres facteurs qui nous échappent ? On ne sait quoi répondre.Six ans après l’assassinat, on ne cherche plus qui a tué Belaïd. D’autres parties veulent renverser la table à l’approche des élections législatives et de la présidentielle qui s’annoncent à grands pas dans un contexte politique marqué par les sempiternelles tensions entre la gauche et les islamistes. Basma Khalfaoui est comme par enchantement convoquée «amicalement» (selon le terme qu’elle a employé lors de sa déclaration à une radio privée) par la justice suite à une plainte l’incriminant dans l’affaire de l’assassinat de son mari. Il s’agit d’un appareil de téléphone dont disposait le martyr Belaïd et que la justice n’a pas pris la peine de confisquer, pour le besoin de l’enquête, au moment où tout le monde remuait ciel et terre pour élucider l’assassinat.
A l’origine de cette convocation «amicale», on retrouve le dénommé Maher Zid qui accuse bizarrement Basma Khalfaoui d’avoir dissimulé le téléphone en question, ce qu’elle a catégoriquement démenti. Un autre tour de manipulation qui vient s’ajouter au documentaire diffusé par la chaîne Al Jazeera en 2014 autour de cet assassinat ? Il ne faut pas s’étonner pour autant mais laissons la justice faire son travail.
En attendant, l’affaire ne cesse de défrayer la chronique.
Toutes les demandes de libération présentées par les avocats des accusés ont été rejetées lors de la dernière audience, a indiqué Sofiene Selliti, porte-parole du tribunal de première instance de Tunis.